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Perlimpinpinologie, humour et philosophie
12 mars 2009

Quelques concepts

Il me faut expliquer les deux concepts clés de la perlimpinpinologie : la perlimpinpinitude et laDalmazzo_18 perlimpinpinité.

Un court exemple valant mieux qu’un long discours, prenons un poisson rouge. Ou plus  exactement le poisson rouge de ma secrétaire. Elle l’avait appelé Mickey et il vivait heureux sur un coin de son bureau, jusqu’à ce qu’un accident malheureux  mette fin à ses jours.

Ce que les savants appellent la perlimpinpinitude de Mickey est l’ensemble des caractéristiques qui permettent de le ranger sans ambiguïté dans la grande famille des poissons rouges.
Quant à la perlimpinpinité de Mickey, elle décrit ce qui faisait de lui (quand il était encore vivant – la réserve est importante -), un poisson rouge précis, particulier, unique parmi tous les autres poissons rouge d’hier et d’aujourd’hui.
Un peu complexe, j'en conviens, mais on ne peut se passer de ces petites définitions, faute de quoi on pourrait se sentir mal à l’aise.

On sait depuis les années 50 qu'on doit la perlimpinpinitude d'un être vivant à une atomisade savante (NDLR : rappelons qu’une atomisade savante est un savant groupement d’atomes) logée dans chacune de ses cellules et qui décrit en détail le plan de construction, les méthodes de travail et le mode d'emploi de l'organisme, tout en lui donnant les conseils nécessaires à une vie harmonieuse et équilibrée. 
Certains scientifiques irresponsables ont donné à cette atomisade le nom de matériel génétique au prétexte futile de souligner son caractère génial. Nous sommes nombreux, parmi les chercheurs sérieux à déplorer ce manque de rigueur qui leur donne la réputation de fêtards insouciants tout en rendant obscur un sujet pourtant clair.
Le bon terme, celui qu'on doit retenir, est celui de perlimpinpinade.

On sait pas mal de choses sur la perlimpinpinade.
Pas tout, bien sûr, il y a encore des zones d'ombres, mais on sait où chercher, on sait comment faire, on a des outils et on peut bricoler.
Par contre, il y a encore peu d'années, on ne savait rien ou presque rien de la perlimpinpinité, et, en particulier, sur l’endroit exact où elle pouvait se trouver.

Dès que la question s’est posée, elle rencontra de multiples résistances (comme toujours quand apparait une idée nouvelle).

Certains hurlèrent haut et fort que la perlimpinpinité est nulle part !
Réaction très commune : quel que soit le problème, il se trouve toujours quelqu’un pour prétendre qu'il ne se pose pas. Pourtant ! Qui oserait affirmer qu’il n’a aucune perlimpinpinité ? Qui  nierait qu'il est lui-même, sans ambiguïté, et personne d'autre?

D’autres prétendaient que la perlimpinpinité est partout !
Pour la simple raison, disaient-ils, que n'importe quoi est distinct de n'importe quoi d'autre. C'est cette distinction, essence de toute différence, qui ferait la perlimpinpinité.
Quelle idée ridicule! Prétendre que Monsieur Dupont est ce qu'il est parce qu'il n’est pas ce qu'il n'est pas, c'est se moquer de lui et des autres! 

Au terme de débats passionnés, la communauté scientifique finit par admettre que, la perlimpinpinité existant bel et bien, il fallait savoir où et de quoi elle était faite.

Un sondage paru dans un journal du soir du début des années 80 piqua au vif la curiosité des intellectuels.
Il montrait qu’une large majorité des personnes interrogées témoignaient d’un très grand intérêt pour ce sujet qui parlait aussi bien d’eux-mêmes.

Une question, que je cite de mémoire, "selon vous, de quoi est faite votre perlimpinpinité?", est particulièrement révélatrice de l’état des connaissances de l’époque :
- 45% des personnes interrogées retenaient l'intelligence, la sensibilité, la volonté, le sens moral et les choix vestimentaires, dans une proportion plus ou moins variable.
- 25%  optaient pour le poids, la taille, le tour de poitrine, la couleur des yeux et un passeport ou une carte d’identité en cours de validité.
- 20% enfin, pensaient à quelque formule divine, magique ou surnaturelle dont personne ne pourrait faire le détail.
Le reste, 10% de personnes ne se prononçant pas, représentait une part très faible pour une enquête d’opinion de ce genre, prouvant une fois de plus, s'il en était besoin, la curiosité de tout un chacun en la matière.

Aucune réponse concrète n’étant proposée, le débat s’amplifia, inévitablement,  jusqu’à ce qu’un groupe de chercheurs (dont je suis) alerte le monde politique, le pressant de doter la Recherche de véritables moyens, avant que la France ne soit distanciée, une fois de plus, par la concurrence étrangère.
En 1987, le gouvernement se saisit enfin du problème et décida la création du CFRPM, le Centre Français de Recherche en Philosophie Moléculaire, dont j’allais avoir l’honneur de prendre la direction quelques années plus tard.

© M.DALMAZZO


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Commentaires
J
Bravo, joli blog !<br /> Coment vas-tu Michel ? A bientôt peut-être ?<br /> Jack BCA
Z
Citation : "quel que soit le problème, il se trouve toujours quelqu’un pour prétendre qu'il ne se pose pas".<br /> Pour ma part, je traverse une mauvaise passe : j'ai des solutions, mais je ne sais pas à quel problème elles répondent... C'est ballot.
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