Et avant ?
(Pour plus d'nformation, on pourra se reportera à la page intitulée "le big bang")*
Et avant ?
Qu’est-ce qu’il y avait avant ?
J'ai l'habitude de la question. On a beau répondre:
- Avant ? Mais enfin! Il n’y avait pas d’avant ! Juste une boule de perlimpinpinium instable prête à exploser !
Ca ne suffit pas! On veut savoir!
Et d’abord qu’est-ce que ça veut dire avant ?
Et c’est quoi le passé, le présent et le futur ?
C’est ça qu’on voudrait comprendre !
Tout coulera de source quand on saura ce qu’est l’instant présent.
Commençons par le plus simple : l’instant visuel.
On appelle instant visuel la durée pendant laquelle l’Homme est incapable de voir à l'oeil nu quoi que ce soit en train de bouger autour de lui. Il n'y a pas de mystère. Les cinéastes savent bien qu’en mettant 25 images par seconde dans leurs bobines, le spectateur sera sûr de ne rien perdre. On a souvent besoin de moins, mais 25 est une bonne précaution. L'instant visuel est donc une tranche de un vingt cinquième de seconde, soit, environ, 4 centième de seconde.
Simple.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’instant auditif n’est pas plus court. Ce qui aurait été logique puisqu’une image,même laide, contient plus de détails qu’un son, fût-il tiré d’un concerto de Mozart. Mais c'est comme ça: l’Homme n’arrive pas à distinguer plus de 44000 sons par seconde. Ce qui nous amène encore à environ 4 centièmes de seconde.
Il y a aussi l’instant tactile, l’instant olfactif et l’instant gustatif. Je n’entrerai pas dans les détails. On les a mesurés : simple fonction de la distance entre l’émetteur du signal et le récepteur et, bien sûr, de la vitesse de transmission des sensations par la circuiterie nerveuse. Même si on prend le front, la narine, ou un coin de la langue, la longueur à parcourir est rarement inférieure à quelques centimètres. La vitesse quant à elle est considérablement réduite par les détours et les interconnexions de la cablerie: le corps n'utilise pas la transmission radio. Bref, ici aussi, nous sommes dans les quatre centièmes de seconde.
La nature de l’homme est ainsi faite: qu’il se serve de l’un ou de l’autre de ses sens, il emplit le présent à la même vitesse.
C’est probablement mieux pour la vie de tous les jours.
L'instant présent est donc une fraction de temps de 4 centièmes de seconde.
Autre manière de dire la même chose : une seconde est la durée de 25 instants présents mis bout à bout.
Il s’agit du présent humain.
Etait-il nécessaire de le préciser ?
Pour le moustique, l’instant présent est plus bref, et on se doute que c’est mieux s’il ne veut pas être repéré. L’éléphant peut prendre plus de temps, il ne court pas grand risque.
Simple question de survie: le présent est la mesure utile des choses.
Pour la même raison, le présent s’allonge avec l’âge, ce qui fait que le temps passe vite chez les vieux et est terriblement long chez les jeunes. Il faut donc raisonner en moyenne, même si les pendules laissent croire le contraire.
Il y a une durée de présent spécifique au moustique, à l’éléphant, à l’homme, à tout être vivant, et de façon plus générale, à chaque chose qui passe.
Autant dire à tout.
Par conséquent, il existe un présent spécifique au cosmos.
C’est le présent cosmique, le présent absolu, le présent tout simplement: la durée pendant laquelle rien ne change dans l’univers, aucun fragment d'atome dans quelque recoin du Monde.
On n’en sait pas la mesure exacte, faute d'instrument précis, on est réduit aux hypothèses, mais on se doute que c’est un instant extrêmement bref.
De nos jours en tous cas.
Car, fait intéressant, cette durée n’est pas fixe ! Le présent cosmique s’est bigrement raccourci au fil du temps: plus on remonte dans le passé, plus la durée du présent s’allonge !
…
Alors ?
…
Alors !
Au début du monde, juste avant le big bang, à son tout début, juste tout début, quand rien ne changeait, il n’y avait rien d’autre qu’un point de perlimpinpinium et un éternel présent.
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© M.DALMAZZO
(*). http://dalmazzo.canalblog.com/archives/2009/03/05/12831334.html