Porte 3, ascenseur 11, gare 47

Notre univers a 7 portes d'entrée, 23 ascenseurs et 121 gares qui fonctionnent à plein régime,  jour et nuit.
Ben oui, c'est grand.

On peut penser que pour desservir l’Univers, 7 portes d'entrée, même automatiques, 23 ascenseurs, même hyper-rapides et 121 gares, même très bien conçues, ce ne pas grand-chose!
Qu’on songe au nombre pharamineux d’étoiles et de planètes qu’il y a dans notre galaxie et sa banlieue! Sans compter les contrées lointaines !
Sept portes d'entrée, pas plus, alors que pour Paris, il y en a cinq fois plus !

Evidemment, mais dans le cas de l’Univers, les moyens de communications sont autrement plus spacieux. Par chaque porte d’entrée, le nombre de systèmes solaires qui pourraient avancer simultanément est considérable. Quant aux ascenseurs ou aux trains, ils n’ont rien de commun avec nos petites personnes.
Ce qui n’empêche pas les embouteillages: il y a foule.
Il y a tant de voyageurs!

Moi, je suis arrivé par la porte 3.

Pourquoi celle-ci et pas une autre ?  Il faut bien arriver par quelque part.

Comme des quantités d'autres, j’ai attendu longtemps avant de pouvoir passer. 

Quand ça a bougé devant moi, je suis sorti de ma torpeur. J'ai ouvert un oeil. J'ai senti un parfum. Des yeux m’ont regardé. J’ai vu un sourire. Je les ai suivis. Voilà ma direction.

Sans m’en rendre compte, je me suis trouvé dans l'ascenseur 11.
Je me souviens qu’il y avait une musique, un chant, comme une publicité pour la tristesse.
Je ne sais pas à quel étage, l’écriteau lumineux a clignoté joliment : caresse-pluie, caresse-joie, beauté,  pluie, joie... J’ai aimé et je suis sorti.
J’ai continué tout droit.

A un moment, de grands panneaux colorés dans le ciel indiquaient une bonne douzaine de directions.
J’ai choisi la flèche bleu avec le dessin d’un oiseau.

Après, il y a eu des rues et des carrefours. Et des rues et des carrefours.. Il y avait tant de rues, il y avait tant de carrefours, impossible de tout expliquer. 
Sans réfléchir, je ne me suis pas rendu compte du temps qui passe; d'ailleurs, je ne suis pas sûr qu'il passait.

J’ai vu au loin le nombre 47.
J’aime bien le nombre 47. C’est comme ça. Le 4 et le 7 vont bien ensemble.
Alors j’ai été dans sa direction.
Et c’est comme ça que je suis arrivé à la gare 47.

Là, je suis monté dans le premier train en partance.
J’ai cherché une place près d’une fenêtre et je me suis assis.
Le train est parti aussitôt, comme s'il n'avait attendu que moi.
Il faisait chaud. 
Le train s’arrêtait souvent.
A chaque fois, je me demandais si je devais descendre.

Et puis, je suis descendu ici.

© M.DALMAZZO

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Comments

[MichelDalmazzo]

Tu as raison, Nicole, de parler de hasard, il est partout, surtout dans les gares (tous les faiseurs d'interprétation des rêves disent que les trains sont un symbole de la mort..). Merci pour tes gentilles paroles.

[Nicole Giroud]

Superbe texte!

J'ai trouvé magnifique cette métaphore de la destinée, de son hasard (sans véritable nécessitè), de la patience, des choix subjectifs...

"Un chant, comme une publicité pour la tristesse" m'est allé droit au coeur.

Merci, Michel.

[MichelDalmazzo]

Oui Francoise, il fallait le souligner, l'indication n'arrive qu'en 10eme position sur Wikipedia et c'est injuste.. Merci.

(http://fr.wikipedia.org/wiki/47_(nombre))

[Françoise]

Très bon choix le 47 C'est le Lot et Garonne une belle région.