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Perlimpinpinologie, humour et philosophie
8 mars 2009

L'origine de la force

bl015L'origine de la force perlimpinpinique est un gros mystère.

 

 

 

Certes, il y a des théories.

Si on écarte les multiples interprétations poétiques ou religieuses qui fleurissent dans les mauvais ouvrages de vulgarisation, on peut dire qu’il y a trois théories sérieuses, peut être quatre.

 

 

 

Selon la plus connue, appelée «théorie du grand conflit », la Nature aurait horreur du Vide et réciproquement.

Ca peut sembler hermétique… en fait, ce n’est pas compliqué.

Le Vide passerait son temps à regrouper les atomes, à les tasser, à les tasser encore et encore, partout et à chaque fois que c’est possible, dans l’objectif ultime de ramener toute la matière en un seul endroit, d’en faire une boule, d’abord une seule grosse boule, bien sûr, mais à force de tassements répétés, une petite boule, puis une boulette, puis une poussière. Poussière qu’une pichenette n’aurait alors aucun mal à faire disparaître.

La Nature de son côté, comme consciente du danger, opiniâtre, serait animée par une préoccupation bien légitime : celle de s’étendre au maximum.

Une sorte de lutte cosmique entre le vide et le plein, le contenu et le contenant, sans qu’on puisse savoir qui va l’emporter. Voilà l’idée.

Le modèle est simple et séduisant, mais il ne répond pas à la question centrale : pourquoi cette aversion réciproque entre l’Etre et le Néant?

 

 

 

bl016a

La théorie dite du grand retour, soutient que la force perlimpinpinique serait la manifestation visible de la composition intime de l’univers.

Evidemment, ça demande des explications.

Suivez-moi bien.

Une sorte d’éponge, impalpable et élastique, enveloppant tout et reliant tout à tout, remplirait tout l’espace, l'espace interstellaire comme l'espace interatomique. Les morceaux de notre monde, éparpillés par le big bang initial tels les pièces d’un casse-tête jeté en l’air, seraient secrètement rattachés les uns aux autres par des élastiques invisibles.

Avec le temps, c’est connu, tout finit par se rétracter.

De réaction perlimpinpinique en réaction perlimpinpinique, le puzzle se reconstruirait tout seul, doucement mais surement.

Ce qu'on appelle l'évolution des choses et des êtres serait le retour mécanique au paradis perdu, l’explosion initiale étant celle de la colère divine. La pomme qu’a croquée Eve, quant à elle, ne serait qu’une légende.

 

 

 

 

bl016m

En troisième position, vient la théorie dite du grand bazar.
Selon elle, il faut voir dans les forces de notre monde l’expression aléatoire de nécessaires coïncidences.

Là c’est très facile à comprendre.

Si on attend suffisamment, le hasard finit par s’ajouter au hasard dans une diversité de méthodes telle qu’il est normal de trouver ici ou là quelques régularités, et même si certaines peuvent sembler miraculeuses, comme un tableau de Rembrandt ou une toile de Picasso, il s’agirait de vulgaires illusions probabilistes.

Les tenants d’une telle hypothèse s'appuient sur des modèles mathématiques compliqués, visant à démontrer que des relations spécifiques apparaissent toujours entre n’importe quels morceaux de n'importe quoi, du moment qu'ils sont mélangés et frottés longuement les uns aux autres.

En d’autres termes, selon cette théorie, le monde ne serait que le résultat laborieux d'un énorme bordel universel.

 

 

bl016b

 

 

Enfin, je ne peux passer sous silence la quatrième théorie, en fait la plus ancienne, mais aussi la plus... enfin, vous allez voir.

Selon cette théorie, dite théorie du grand divertissement, il faut voir dans l’univers un fabuleux passe-temps, un grand jouet, une sorte de jeu de billes dans une sorte de bac à sable, avec lequel s’amuseraient de fabuleux personnages.

Tout mouvement logique ne serait que les fragments entrevus par l’intelligence humaine de la règle du jeu. Les phénomènes incompréhensibles, quant à eux, auraient pour origine l’humeur des joueurs.

Hautement douteux. Inutile d'insister…

 

bl016f

 

Que penser de tout cela?

 

 

 

Mon intime conviction ?

J’ai d’abord défendu la première hypothèse, celle de la grande bagarre qui oppose la matière et le néant. J’étais jeune. La fougue de mon âge me poussait à vouloir donner un coup de main à la matière mais, l’âge avançant, je crains de devoir changer de camp dans l’avenir.

J’ai du mal à m’y faire.

 

 

 

Alors ?

Difficile. Difficile.

Midem in omnia verita est (en tout, la vérité est au milieu).

 

© M.DALMAZZO

 


 

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Commentaires
M
Monique, Zorba, vous sentez les questions. C'est un élément de réponse. Bravo.
M
l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence (Carl Sagan, astrophysicien)
Z
Attends, je me reprends : bien lire :<br /> "Sauf si,chaque fois qu'est tapée une séquence desdites fables compatible avec lesdites fables, elle se conserve"
Z
Osons une énième théorie :<br /> On sait qu'une armée de singes tapant à la machine durant des milliards d'années n'écriront jamais les Fables de La Fontaine.<br /> Sauf si, chaque fois qu'une séquence desdites fables est compatible avec lesdites fables, elle se conserve.<br /> Conclusion, chaque fois qu'un objet viable de l'univers se conserve (forcément puisqu'il est viable et cohérent), il constitue une étape qui conduit à réaliser notre monde.<br /> Tagazeu tagazeu... (çà pallie l'absence de smilies).
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